top of page

Trevelin - Rio Pico: entre lacs majestueux et montagnes vertigineuses

  • hastamendoza
  • Jan 20, 2016
  • 7 min read

Après avoir fêté le Nouvel An à El Bolson avec nos amis parapentistes qui nous avaient gentiment recueillies dans leur gîte début décembre quand nous avions perdu Django, nous sommes vite retournées voir nos chevaux à Trevelin. Ils se sont prélassés pendant 5 jours dans les 10 hectares de pré rempli d'herbe fraîche de la famille de Juliana, une cavalière d'endurance de 25 ans; autant dire que l'année commence bien !!

Avant de quitter El Bolson, Martin, notre hôte, nous avait gentiment offert à toutes les 3 un collier avec un pendentif en bois représentant un condor et un parapente, censé porter chance. Il est vrai que depuis, nous n'avons plus eu de gros ennui !!

Nous devions nous remettre en route le samedi 2 janvier, mais au réveil nous réalisons que Wenguelen, le chien, s'est fait mordre pendant la nuit à la patte et qu'il boite. Nous sommes embêtées car nous dormons dans un camping que le propriétaire, Nelson, a ouvert juste pour nous, et il attend que nous partions pour prendre des vacances... Autour d'un maté dulce (miam miam), nous lui exposons notre problème et il nous propose de rester gratuitement une nuit de plus ! Adorable.

Après le petit-déj avec le bon miel fait-maison de El Bolson, Juan-Pablo Stanzoli, vétérinaire, arrive pour examiner Wenguelen. Il s'en sort avec encore une semaine d'antibiotiques... Juan-Pablo nous a offert la consultation et nous a donné une liste de contacts sur notre route: encore une personne en or !

Le dimanche 3 janvier, réveil à 6h30, ça y est nous sommes prêtes à partir. Les chevaux nous en font voir de toutes les couleurs, ils partent au triple galop à l'autre bout du champ dès que nous les approchons. Ils recommencent le manège 4 ou 5 fois... Patience patience !

A 11h30, tout le monde est enfin prêt, la selle de bât est ajustée sur le dos de Dadirri (changement de cheval car ce dernier a une gonfle et nous préférons que son dos soit dégagé à cet endroit), les chevaux sont sellés, les gourdes remplies...mais le cadenas nous permettant de sortir du champ est fermé à clé !!! Il n'y a pas d'autre issue, or Juliana, qui devait nous ouvrir, passe la journée au lac, à une soixantaine de kilomètres ! Sous une chaleur torride et après tant d'efforts, nous devons tout desseller, enlever les sacoches, et se préparer à passer une nuit ici pour partir tôt demain matin ! Nous savions bien qu'il ne se passait aucun départ sans péripétie... Pour rattraper la journée, Charlotte V et Capucine se rendent dans le centre-ville, et elles sont prises en stop par un chauffeur de taxi, absolument adorable, qui pose 10 000 question sur le voyage et fait même un détour pour les emmener voir une très belle rivière dans les alentours. Taxis parisiens, prenez-en de la graine !!

Après tous ces faux départs, nous réussissons enfin à mettre cap au sud le lendemain, lundi 4 janvier. Encore une journée qui s'annonce très chaude, mais nous n'arrivons pas à partir avant 11h. Il faut se motiver car nous avons 2h d'asphalte le long de la route 40 pour sortir de Trevelin. Dadirri, promu cheval de bât, s'en sort à merveille, pour un débutant !

Le soir nous campons dans un champ avec une vue à couper le souffle et de l'herbe haute jusqu'aux genoux, les chevaux se régalent, ça nous fait plaisir de les voir bien ronds et bien musclés. Il faut qu'ils engrangent des réserves pour la suite du voyage qui risque d'être plus frugale ! Avant de se coucher, nous sommes envahies par une nuée de moustiques!

Nous croisons beaucoup de gauchos et vaqueros à cheval. C'est génial que les chevaux soient encore autant utilisés pour le travail ici !

Les jours suivants, nous nous engageons sur la Huella Andina, qui restera l'un de nos plus beaux paysages du voyage. Il s'agit d'un chemin privé, dans les collines bordées de fleurs violettes, roses et blanches. Le passage est bien-sûr totalement toléré pour les cavaliers, d'ailleurs nous ne croisons personne pendant 2 jours, juste des barrières à ouvrir. Un soir nous arrivons dans une "pampita", une grande étendue d'herbe bien verte entourée de peupiers ("alamos"). Or, qui dit peuplier dit eau à proximité. L'endroit est idéal pour camper, paradisiaque, avec la vue sur les montagnes rosies par le soleil couchant. Merveilleux. Seul hic: le cours d'eau est à sec !!! Nous partons à la recherche de l'or bleue, en vain. Nous parvenons uniquement à trouver une flaque d'eau boueuse... Oh non ! Il est trop tard pour repartir, il faudra se contenter de galletitas/ thon pour le diner, qui ne nécessitent pas d'eau pour la cuisson. Nous espérons que la rosée pourra hydrater un peu les chevaux le matin, avant de trouver mieux.

Le lendemain nous trouvons beaucoup de rivières, ouf. Dont une particulièrement grosse à l'heure du déjeuner, hip hip hip hourra! Nous en profitons pour nous laver et rafraîchir les chevaux. Arrive alors une voiture (une quoi ?!? ça faisait longtemps!). Marcos, son chauffeur, sur la propriété de qui nous sommes depuis 3 jours, nous dit qu'il a un puesto très proche d'ici, et que nous pouvons y camper avec les chevaux ce soir. Super !

En y arrivant vers 17h, nous nous installons et faisons plus ample connaissance avec Marcos, environ 50 ans, son peon Miguel, son neveu Luciano et 2 amis de Buenos Aires, joueurs de polo. Ils sont tous très accueillants et nous mettent à l'aise. Nous les accompagnons sous un magnifique soleil couchant transférer des juments de pré. Nous sommes au milieu du corral, entourées de vaches qui meuglent, de chevaux et de poulains qui hennissent, de gauchos qui crient et qui lancent leurs lassos avant d'attraper les juments désirées par l'oreille.

Nos chevaux ne sont pas très rassurés dans tout ce brouhaha !!

Le soir, nous sommes invitées à partager avec eux un bon asado, bien frais puisqu'ils ont ramené sur leur cheval un mouton vivant, juste avant le dîner.

Bonne ambiance, on s'entend bien, d'autant plus que Marcos est un féru d'équitation "douce" et qu'il nous dit d'emblée que les amours de sa vie sont ses chevaux ! Nous sommes loin de l'idée que nous nous faisions du gaucho brutal qui frappe ses chevaux en leur tirant sur la bouche...

Il nous emmène le jour suivant en balade à cheval dans ses 10 000 hectares, à la recherche de ses vaches, qui se dissimulent souvent dans les hauteurs, au milieu des bosquets. Nous admirons son lac turquoise, d'une tranquillité absolue. Charlotte S se baigne, c'est la première, personne ne s'était jamais baigné dans ce lac avant ! Nous grimpons ensuite assez abruptement dans la montagne, le long d'une cascade de 110 mètres. Après plusieurs heures d'escalade entre rochers et forêt vierge, nous arrivons au sommet, là où les condors règnent en maîtres. Nous avions pour objectif d'aller toujours plus haut, jusqu'à toucher les neiges éternelles, sur le col. ça y est, nous y sommes, et nous pouvons nous rouler avec Wenguelen dans la neige pendant que les chevaux soufflent.

La descente est ardue, il faut se frayer un passage entre les branches à la machette. C'est ultra-éprouvant mais le paysage en vaut la chandelle, c'est extraordinaire: les rivières scintillent à nos pieds et se faufilent entre les différents versants des montagnes. En bas, le chemin, sableux, est bordé de cannes, nous avons l'impression d'être aux Antilles !

Cette journée chez Marcos a été l'une des plus marquantes du voyage.

Nous poursuivons ensuite notre route vers Carrenleufu, dernier petit village avant la traversée de la Cordillère. Avant d'arriver à Carrenleufu, nous rencontrons sur la route un monsieur qui arrête son pickup à notre hauteur et nous invite à passer la nuit dans son estancia. Il s'agit en fait de l'estancia Santa Teresita, appartenant à l'homme d'affaires le plus riche d'Argentine. L'estancia est magnifiquement bien entretenue et les employés d'une gentillesse inégalable. Ils nous laissent une maison toute propre rien que pour nous, avec 2 chambres, belle salle de bain, et cuisine. Luxe absolu, il y a même une machine à laver et le Wifi !!! Nous sommes reçues comme des reines. Ils nous emmènent faire le tour de la propriété ("que" 13 000 hectares) en quad, nous accompagnent pêcher, nous préparent à manger, nous offrent des milliers de cadeaux (bonne bouteille de vin, lampe de poche, croquettes pour le chien, morilles...), et s'amusent de voir notre enthousiasme lorsqu'il faut donner le biberon aux veaux orphelins !

Nous avons bien profité de ce repos pendant 2 jours.

A Carrenleufu, nous avons demandé à un habitant du village de nous accompagner pendant 3 jours pour nous montrer le chemin jusqu'au Lago Vinter par la montagne. Il n'y avait absolument aucun sentier, et nous n'aurions jamais trouvé le chemin sans son aide. Nous sommes passées par de denses forêts, avant d'arriver à un col enneigé et de redescendre de l'autre côté. Très longues journées en selle, assez fatigantes, mais pour les paysages, ça valait amplement le coup!

Passer par Carrenleufu nous a ainsi permis d'éviter la longue route aride et monotone du sud de Corcovado. Peu de personnes ont emprunté avant nous l'itinéraire par la montagne, car la forêt est extrêmement mal entretenue (voire pas du tout!) et nous étions sans cesse ralenties par les troncs couchés en travers du chemin. Nous avons dû traverser une forêt de chenilles vénimeuses, qui recouvraient par milliers les troncs d'arbres, et qui se laissaient tomber comme une pluie fine (ploc, ploc, ploc). Aarg. Nous avons livré bataille pendant 4h, et elles ont failli gagner la partie car 2 d'entre elles ont piqué Charlotte S à la jambe, entraînant des douleurs pendant 4 mois et même une opération à la fin du voyage.

Une semaine plus tard, après avoir longé de magnifiques lacs rendus sombres par le temps orageux (nous nous serions cru en Ecosse), nous sommes arrivées à Rio Pico. Le hasard a mené nos pas fatigués par 12h de marche jusqu'à une estancia (Estancia Tres Valles) appartenant à des Normands ! Ils n'étaient pas présents, mais la famille argentine qui gère l'estancia en leur absence nous a reçues encore une fois comme des princesses, nous prêtant une maison entière. La douche a été particulièrement appréciée, nous nous en rappellerons longtemps !! Nous avons pu nous y reposer pendant 5 jours, profitant de ce temps pour réparer notre matériel et faire un gros lavement des caisses.

Ci-dessous, une activité normale pour les enfants de l'estancia, qui montent à cheval à partir de 4 ans: plongeoir équin dans leur lagune privée !


 
 
 

Comments


Featured Posts
Recent Posts
Archive
Search By Tags
Follow Us
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page